Fiche technique


Nationalité : Danemark-Suède-France
Date de sortie : 18 octobre 2000
Genre : Drame musical
Durée : 2h19
Scénario : Lars Von Trier
Musique : Björk Gudsmundottir
Directeur de la photographie : Robby Müller
Avec : Björk, Catherine Deneuve, David Morse, Peter Stormare, Jean-Marc Barr, Joel Grey, Vincent Paterson

Synopsis

Selma fait tout pour sauver son fils qui risque de cécité s'il n'est pas opéré avant ses 13 ans.



Mon avis :

Superbe film (de temps en temps, ça fait du bien d'en voir un!). Bon on a tout dit de la guéguerre entre Björk et Lars Von Trier durant le tournage, mais au vu du résultat de ce film, cela n'y parait pas. Et pourtant sachant la tension entre ces deux fortes personnalités, les moments où Björk habite son rôle à coup de cris ou de pleurs, c'est à se demander comment Lars en est arrivé à ces scènes, à avoir ce résultat.

Donc Selma s'en est allé de son pays coco vers les Etazunis, excusez moi, hypocrisiland ! Elle désire, plus que tout au monde, que son fils soit opéré d'une cécité qui le guette. Seul ce pays peut lui permettre de guérir à coup d'intervention chirurgical. Le reste, elle s'en fout. Et quand je dis le reste, c'est tout simplement sa vie à elle, excusez du peu!
Vivant dans la misère, accumulant des petits boulots et devenant de plus en plus aveugle à son tour, elle se fait piéger par le connard chez qui elle habite et c'est la spirale vers la mort qui survient. Elle a pas vraiment d'bol, la Selma. Mais elle s'en fout puisqu'elle récupère son fric et sait que son fils va guérir. Alors advienne ce qui arrivera en bien ou en mal. Mais dans ce pays ou il fait mal vivre quand tu es au bas de l'échelle, c'est le mal qui lui arrive.

C'est une musicale, on aurait envie de dire une comédie musicale, mais le mot comédie est un poil de trop, surtout quand on est Lars Von Trier aux commandes. Et les morceaux musicaux du film, c'est un bonheur des yeux avec ces 100 caméras disséminées un peu partout autour des acteurs et danseurs, qui nous placent, nous spectateurs, dans des endroits insolites. Des points de vus originaux. C'est ce qui est bien avec Lars, quand il s'investi dans un genre cinématographique, il le fait à sa manière, sans suivre la règle des autres films du genre. Il veut faire une comédie musicale? Alors d'accord, mais comment faire pour que ça soit novateur ? D'où à chaque fois cette caméra placée hors caméra, des 99 autres. Ce qui est bien aussi avec les passages musicaux, c'est que la photo change du film parlé (je dirais en opposition). Je m'explique : quand le film se déroule, c'est une image qui vire sur le gris, la grisaille de la vie misérable de Selma. Mais quand elle se met à évoluer dan
s un monde où tout le monde chante, le vert de l'herbe est d'un vert, vert ! Le soleil illumine tout! Faut voir le film pour comprendre! zut!

Et les chansons? Un régal à entendre! Tout en bruit des objets qui l'entoure! Ça va des machines de l'usine, à un crayonnage sur une feuille en passant par un 33 tour arrivé en bout de course,etc... Il faut savoir qu'au départ, quand Lars a demandé à Bjork de faire la BO, elle s'est exécutée (j'imagine avec plaisir). Puis, une fois finis, il lui a dit qu'il aimerait que le rôle de Selma aille pour elle. Si non, le film ne se ferait pas! Le film existant elle a acceptée. Il y a quand même un titre que je trouve original et culotté : 107 step. Les paroles du titre, c'est le compte de 0 à 107; on peut pas faire plus simple!
Le musical du film, c'est qu'à chaque fois que Selma va mal, elle se réfugie dans un monde musical où tout le monde chante et danse. Sauf vers la fin où, quand elle a un gros collier qui lui serre le cou, elle se met à chanter alors qu'elle est dans la réalité. Tout à capella.


Dancer in the dark fait partie d'une trilogie "Coeur d'or" commencé avec Breaking the waves (1996) puis continué avec Les idiots (1998). A chaque fois, une femme toute de bonté, qui se sacrifie : Bess (Emily Watson), Karen (Bodil Jorgensen) et Selma (Björk). Dancer aura la palme d'or et le prix d'interprétation féminine pour la miss B. Filmé à la manière d'un film dogme, mais en plus classe, plus professionnel.



A se souvenir:

Selma qui cache l'argent du jour dans sa boite de bonbons vide sous le regard de Bill qui découvre donc la cachette après que Selma lui ait dit son secret.

Note :

4 étoiles haut la main.