Instants d'années (1)

samedi 31 décembre 2005

Titre original : DAYS OF HEAVEN
Pays
: USA
Genre: Drame psychologique

Année de production : 1978
Date de sortie
: 01/06/1979

Scénario: Terence Malick

Musique: Doug Kershaw, Leo Kottke, Ennio Morricone

Image: Nestor Almendros

Casting :Richard Gere, Brooke Adams, Sam Shepard

Synopsis

Bill, ouvrier en fonderie, sa soeur Linda et sa petite amie Abby quittent Chicago pour le Texas ou ils sont embauches dans un grand domaine.

Ma petite critique

Au début du siècle, un jeune immigré de Chicago blesse son contremaitre dans une usine. Il quitte la ville avec sa soeur et sa petite amie pour les champs de blé de l'ouest. Afin d'améliorer leurs conditions de vie, Bill laisse sa fiancée accepter les avances du fermier, qui l'épouse. Celui-ci est gravement malade, et Bill et Abby imaginent qu'un jour ils hériteront de tout. Mais Abby devient amoureuse du fermier, et leur projet tourne au drame.

L'action se passe juste avant l'année 1916, année où les Etazunis entrent en guerre.

 

L'histoire nous est racontée par la soeur de Bill, en voix Off comme si les évènements présents que l'on voit étaient de bien longtemps en arrière dans la vie de la fillette.

Il est dit un peu partout que ce second film de Terence Malick est un chef d'oeuvre. Il est indéniable que c'est un beau film avec une photo des plus belles. Il fut utilisé la lumière naturelle de ce texas pour éclairer toutes les scènes de ce film... un peu à la manière d'un Barry Lyndon. Sauk que Kubrick utilisait des filtres et des lentilles spéciales sur ses caméras. Ici, que nenni! Tout est naturel.

Malick filme la nature de ces grands espaces comme il y en avait encore au début du XXème siècle. Les contre-jours des couchers de soleil rougeoient les paysages et personnages comme difficilement ailleurs dans d'autres films. Les animaux jouent un rôle prépondérant puisqu' ils sont partout et ce, qu'ils soient domestiques ou sauvages. Cela va des paons qui vont et viennent autour de la propriétée, des lapinous dans les rangs de blés, des bisons à deux pas des humains, aux sauterelles qui ne seront pas le bienvenus (tu m'étonnes!) et qui résultera d'un feux de champs de blé impressionnant.

La maison du riche propriétaire a des allures de la maison de Norman Bates et de feu, sa moman chérie pour l'éternitée.

Alors je suis partis pour voir un chef d'oeuvre et j'ai été un peu déçut. C'est un film intérressant et plaisant à voir; très bien joué mais je m'attendais à mieux. Je me suis demandé tout le long du film qui était donc cette actrice, la femme qui joue la fiancée de Gere. Alors j'hésitais entre Sally Field et Geneviève Bujol. Et ben non, il m'a fallut attendre le générique final pour lire Brooke Adams.

Il me serait impardonnable de parler de la musique. Pour ceux qui ont la musique dans un coin de leur tête, c'est les petites notes de piano qui accompagne la voix Off qui annonce le maitre ou la maitresse de cérémonie à l'ouverture et à la fermeture de chaque festival de Cannes. Il y a pas si longtemps j'avais réalisé qu'une des musiques de Morricone accompagnait le film Australien de Peter Weir Gallipoli, et là, rebelotte. Des fois de petites surprise de ce genre, c'est le bienvenu.

Se souvenir des belles choses

Le train de marchandises avec des passagers sur les toits de wagons, vu de très loin passant sur un pont mettalique qui coupe l'écran en deux. Silouhette noire.

Récompenses:

Oscar de la meilleure photographie en 1978 pour Nestor Almendros

Ma note:

2 étoiles.

Titre original : Black Narcissus
Pays: Grande-Bretagne
Sortie en 1947 -
Durée: 1h40
 
Scénario : Michael Powell, Emeric Pressburger
Image : Jack Cardiff
Musique : Brian Easdale
Décors : Alfred Junge
Interprétation : Deborah Kerr (Sœur Clodagh), Sabu (Dilip Rai), Flora Robson (Sœur Philippa), David Farrar (M. Dean), Esmond Knight (le vieux général), Kathleen Byron (Sœur Ruth), Jean Simmons (Kanchi), Judith Furse (Sœur Briony), Jenny Laird (Sœur Honey), May Hallatt (Angu Ayah)

L'histoire:

Sœur Clodagh est envoyée, à la tête d'un petit groupe de nonnes, en plein cœur de l'Himalaya, dans le palais de Mopu, ancien harem perché sur une falaise qu'un général hindou a donné à la congrégation pour qu'elle y installe un dispensaire et une école. Dean, le résident anglais, est tout à fait opposé à l'installation d'un couvent en ce lieu et leur prédit leur départ prochain. La sensualité de l'environnement bouleverse les religieuses les unes après les autres.

Mon avis:

Le général Tala Raï décide de rouvrir le palais de son grand-père pour en faire une école-dispensaire tenue par des nonnes. Il délègue tout le boulot de remettre en conformitée le bâtiment  à son homme de confiance, monsieur Dean.

C'est ainsi que 5 soeurs viennent dans ce palais , véritable nid d'aigle, perché à 2700m d'altitude avec les montagnes himalayennes comme voisines. Un endroit battu par les vents tout au long de l'année.

Les enfants montent de la vallée pour apprendre l'anglais, pour coudre, pour jardiner. Les malades viennent pour s'y faire soigner. Vient aussi un prince ( jeune homme dans un couvent, attention!! ) qui désire apprendre plein de choses comme les maths, le Français et le Russe, la physique, la religion chrétienne,etc... Monsieur Dean, quant à lui, fait monter tout là-haut une jeune femme du nom de Kanshi, agée de 17 ans qui n'arrête pas de tourner autour de lui. Il désire que les nonnes "sauvent son âme", comme il dit.

Tout ira pour le mieux mais la situation s'agrave quand un bébé meurt sans soins. Les soeurs finiront par remettre leur vie de religieuses en question, dont l'une qui finira plus que mal !!!!

On sent bien que le film a été tourné en studio, que tout est artifice, que la lumière est contrôlée et qu'à 2700m d'altitude, les nonnes et tout ce petit monde est bien peu vêtu. Le rendu de la photo est des plus magnifiques surtout à 13mn et 32mn du début du film. Imaginez: une nonne qui sonne la cloche qui se trouve à l'aplomb de la falaise et la caméra filme en plongée au dessus du vide; c'est deux plans du film qui sont magnifiques et de toute beautée. Oh mais il n'y a pas que ces plans, d'autres aussi sur les visages des personnages qui me font regréter que le film ne soit pas en scope.

C'est Kanshi qui recueille les plus belles images du film. Ces yeux gris sur un teint mat d'Indoux; la caméra est magnifique sur elle. Personnage muet qui tombera amoureux du jeune prince, mais sa raison sociale ne lui laisse aucune chance pour l'approcher.

L'air y ennivre les âmes et exalte la sensualité. Cette manière d'éther trouble les soeurs missionnaires dans l'exécution de leurs tâches, il s'infiltre partout dans le palais de Mopu. On le devine avec le plan où le jeune prince, ayant chaud ( à cette hauteur??? ) se nettoie le front avec un mouchoir très parfumé de Narcisse noir, un parfum venant de Londres. Il ennivre Kanshi qui, les yeux fermés, respire cette douce odeur, mais répulse la soeur qui lui fait un cours de Français. L'air frais alentour de la montagne aura le même effet sur les nonnes. Le personnage de Deborah Kerr se rappellera ses années de jeune femme où elle pensait au mariage avec un beau jeune homme, elle sera du coup attiré par Monsieur Dean tout en contenant son envie, mais une autre nonne sombrera dans la folie la plus totale à cause de cette amourette non-née. Cela donne une scène de suspense, quasiment horrifique...

Dans le rôle du prince beau-gosse qui se la coule douce en se pavanant d'un parfum, se vêtant de manteaux en fourrure, brillant de milles émeraudes, un jeune acteur connu dans d'autres titres de films dont deux les plus connus: Le livre de la jungle (1942) de Zoltan Korda et Le voleur de Bagdad (1946) de, déjà Michael Power, mais co-réalisé par Ludwig Berger et Tim Whelan. Le nom de ce jeune acteur en 1947? Sabu.

Un film à l'histoire toute simple mais que j'adore revoir, ne serait-ce que pour ses images époustouflantes. Ennemis de vertige, ce serait dommage de passer votre chemin à ne pas voir ce film.

Récompenses:

Oscars du décor et de la photographie 1947.

Ma note:

3 étoiles