Instants d'années (1)

vendredi 24 février 2006

Film Espagnol

Date de sa sortie en salles: 02 février 2005

Genre: drame

Durée: 2h05

Scénario: Alejandro Amenabar, Mateo Gil

Musique: Alejandro Amenabar, Carlo Nunez

Image: Javier Aguirresarobe

Avec: Javier Bardem,Belen Rueda, Lola Duenas, Mabel Rivera

L'histoire:

A la suite d'un accident dont il a été victime dans sa jeunesse, Ramón ne peut plus bouger que la tête. "Enfermé dans son corps", il vit depuis presque trente ans prostré dans un lit. Sa seule ouverture sur le monde est la fenêtre de sa chambre à travers laquelle il "voyage" jusqu'à la mer toute proche ; cette mer qui lui a tant donné et tout repris.
Pourtant très entouré par sa famille, Ramón n'a plus qu'un seul désir : pouvoir décider de sa propre mort et terminer sa vie dans la dignité...

 

Mon avis:

Je commencerais par décrire deux scènes de ce film que je trouve très belles. J'y ai vu la même poésie que dans Les amants du cercle polaire à travers ses images.

*** Ramon est couché sur son lit depuis 28 ans, paraplégique. Seul sa tête peut bouger, tout le reste est paralysé. Et puis il se met à regarder le paysage au travers de sa fenêtre. Sa main gauche se met à bouger, ses doigts de se décripser, lui de poser ses pieds sur le sol en faisant un petit peu de claquettes, histoire que le sang aille bien jusqu'au bout ou tout simplement de ressentir le sol de sa chambre. Il se lève, écarte son lit de la fenêtre, va dans le couloir et se retournant, se met à courir en direction de la fenêtre, et, tel un oiseau, vole au dessus des paysages de la Galice en direction de son avocate qui marche sur la plage.

*** L'avocate a enregistré dans la journée sur magnétophone Ramon qui raconte sa vie avant de devenir paraplégique à la suite d'une chute dans l'eau. Il fut un bel homme qui a l'age de 20 ans faisait le tour du monde, puisque travaillant sur des bateaux. L'avocate regarde en même temps qu'elle écoute, des photos du Ramon d'antan.  Celui qui pose devant Sainte Sophie à Istanbul, celui qui est en compagnie de jeunes femmes, dont une qui revient souvent, celui qui travail d'arrache pied sur les bateaux, etc... A l'image, pendant que l'on voit ces plans avec juste le son de Ramon enregistré, on le voit, lui sur son lit, dans la pénombre de sa chambre, en larmes et nous regardant, nous, spectateurs.

 

Je dois dire que le montage des ces deux plans est très fort, émotionellement parlant. Mais le film est de ce même calibre, jusqu'à la scène finale où l'on voit Ramon se suicider, seul, face à une caméra qui l'enregistre dire un discours mettant les personnes qui l'ont aidés à l'abri de toute poursuite judiciaire.

 

Le sujet du film est justement l'eutanasie. Vaste sujet où tout le monde a une opinion. Ce qui est le cas ici ou Ramon veut en finir avec la vie alors qu'il est en pleine santé, sauf qu'il est un légume et dépendant vis à vis du reste de sa famille avec qui il vit. A savoir son frère ainé et sa belle soeur et leur fils, ainsi que son père. 28 ans qu'il est cloitré dans un lit et même s'il reçoit de la visite d'amis ou de personnes du village, il en a marre de sa vie. Contre une partie de sa famille ainsi que des personnes représentant la loi, il décide de vouloir mettre un terme à sa vie.

Javier Bardem est saisissant de naturel pour jouer ce personnage qui a réellement existé et qui le  12 janvier 1998 s'est donné la mort grâce à l'aide de onze amis. Aucun de ses complices ne fut accusé, car Sampedro brouilla habilement les pistes, chacun ayant une mission secrète ne l'impliquant pas de façon certaine dans la mort de leur ami : l'un avait les clefs de son domicile, l'autre acheta le cyanure, le suivant plaça le verre sur la table de nuit, le quatrième plongea la paille et ainsi de suite jusqu'au dernier qui filma Ramon, sourire aux lèvres, quelques secondes avant sa mort.

Javier Bardem égalise à mes yeux l'exploit de Daniel Day Lewis qui a joué le personnage de Chrisy Brown dans le My left foot de Jim Shéridan. Il est sur le lit, les mains recroquvillées et ce n'est que par la tête qu'il s'exprime. Le regard et la voix. En plus il a la bouche déformée ce qui rend la discution difficile.

L'actrice Belen Rueda joue le rôle de Julia, l'avocate qui emmène le cas de Ramon devant le tribunal. Si Ramon l'a prise comme avocate c'est qu'elle aussi a une maladie dégénérescente qui la rendra légume tôt ou tard. Même trop tôt puisqu'elle  se retrouve à l'hopital et qu'elle est obligée de laisser l'affaire à un collègue. Et puis recevant une lettre de Ramon, décédé, elle n'a déjà plus souvenir de lui.

Ce film est poignant et quand Ramon s'en va de chez son frère, que l'on sait que c'est pour mourir et que plus personne ne le reverra, on est aussi bouleversé que sa belle soeur ou son neveu.

Pour qui ne sait pas, la cornemuse fait parti du folklore de la Galice. Dans ce film, on entend de la cornemuse, ce qui pourrait surprendre au premier abord. Mais quand on le sait, on se rends compte que cela rajoute plutôt une couche de tristesse à l'histoire.

Récompenses:

Mar adentro a reçu deux récompenses lors de la 61e Mostra de Venise : le Lion d'Argent - Grand Prix du Jury ainsi que la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine pour Javier Bardem. Il a également reçu deux récompenses aux Prix du cinéma européen 2004 : Meilleur réalisateur et meilleur acteur. Nommé quinze fois aux Goya, le long-métrage a en outre été choisi par l'Académie Cinématographique Espagnole pour représenter l'Espagne dans la catégorie Meilleur film étranger des Oscars 2005. Le 16 janvier 2005, le film remporte le Golden Globe du Meilleur film étranger.

Ma note:

3 étoiles

Film Franco-Italien

Genre: policier drame

Durée: 1h30

Image: Didier Tarot

Scénario: Paul Audréota, Michel Wyn, Michel Sales

Musique: François de Roubaix

avec: Mimsy Farmer, Bruno Cremer, Jacques Fabbri, Paul Meurisse, Michel Bouquet, Michel Lonsdale

L'histoire:

 

Deux commissaires de police enquêtent sur la mort de Candice Strasberg retrouvée morte dans le sud de la France.

Mon avis:

C'est une enquête policière sur le meurtre d'une étudiante Etazunienne venue passer quelques jours de vacances en France. On est mi-juillet quand elle arrive du coté du Havre et elle désire aller dans le midi. Le 15 aout elle est retrouvée au lieu-dit Le Val d'Enfer, les vêtements lacérés et le corps à moitiée dénudé. Deux commissaires sont chargés de l'enquête et à partir des personnes qui furent en contact avec l'étudiante, ils tentent de définir l'emploi du temps de la jeune femme durant cette période. Sauf que les différents témoins deviennent des suspects potentiels!

Un film très années 70 avec ces cols becs d'aigles, ces pantalons pattes d'èph et ces coupes de cheveux façon volumineux et longs. Quelques allusions à la marijuana fumée par l'un des suspects, jeune musicien de renommée internationale du moment. Un autre temps, quoi!

Le film suit donc le parcours de cette jeune femme presque au jour le jour. L'arrête sur image et la date qui est imprimée sur l'écran façon tampon sont là pour nous le rappeler. En plus l'enquête est assez prenante, ce qui nous donne envie de savoir le fin mot de l'histoire.

Un petit mot sur le réalisateur glané de ci, de là:

Comme beaucoup, Michel Wyn passe tout d’abord par la case d’assistant réalisateur de René Clair pour PORTE DES LILAS ou d’Henri Verneuil sur LE PRÉSIDENT avec Gabin. Il est ensuite promu réalisateur de deuxième équipe sur LA TULIPE NOIRE de Christian-Jaque avec Alain Delon.
Michel Wyn passe ensuite au poste de réalisateur, métier qu’il exercera plutôt à la télévision, avec notamment la dramatique en costumes LES DEMOISELLES D’AVIGNON avec Marthe Keller, la série sur l’Occupation LE 16 À KERBRIANT ou la mini-série LE LOUP AUX YEUX VERTS.
Au cinéma, il est l’auteur de deux films : LES SUSPECTS, puis deux ans plus tard OUBLIE-MOI MANDOLINE, une comédie à base de quiproquos très inspirée par la bande dessinée - le scénario est signé Jacques Faizant - et jouée notamment par Bernard Menez et André Pousse.

Dans une apparition inoubliable, Gérard Jugnot dans son second film. il y est de par deux fois et s'il n'était pas l'acteur que l'on connait maintenant, il paratrait inaperçut!

Comme autres acteurs, des pointures de l'époque en la personne de Paul Meurisse. Il est celui qui la prends en stop d' Auxerre vers Antibes ... avec un arrêt aux Baux de Provence (où on la retrouvera morte 1 mois plus tard). En plus le fait de la revoir quelques jours avant sa mort violente et de coucher cette fois-ci avec elle, ça le met dans le favoris dans la course au suspect numéro 1! On retrouve aussi un autre acteur qu'il me plait à voir: Michael Lonsdale. Il est du coté de la police et c'est sa fille qui reconnait le bellâtre sur la photo venant du journal intime de notre Candice: le musicien en question.

Un bon film Français.

L'image?

 

Ma note:

2 étoiles