Titre original : Black Narcissus
Pays: Grande-Bretagne
Sortie en 1947 -
Durée: 1h40
 
Scénario : Michael Powell, Emeric Pressburger
Image : Jack Cardiff
Musique : Brian Easdale
Décors : Alfred Junge
Interprétation : Deborah Kerr (Sœur Clodagh), Sabu (Dilip Rai), Flora Robson (Sœur Philippa), David Farrar (M. Dean), Esmond Knight (le vieux général), Kathleen Byron (Sœur Ruth), Jean Simmons (Kanchi), Judith Furse (Sœur Briony), Jenny Laird (Sœur Honey), May Hallatt (Angu Ayah)

L'histoire:

Sœur Clodagh est envoyée, à la tête d'un petit groupe de nonnes, en plein cœur de l'Himalaya, dans le palais de Mopu, ancien harem perché sur une falaise qu'un général hindou a donné à la congrégation pour qu'elle y installe un dispensaire et une école. Dean, le résident anglais, est tout à fait opposé à l'installation d'un couvent en ce lieu et leur prédit leur départ prochain. La sensualité de l'environnement bouleverse les religieuses les unes après les autres.

Mon avis:

Le général Tala Raï décide de rouvrir le palais de son grand-père pour en faire une école-dispensaire tenue par des nonnes. Il délègue tout le boulot de remettre en conformitée le bâtiment  à son homme de confiance, monsieur Dean.

C'est ainsi que 5 soeurs viennent dans ce palais , véritable nid d'aigle, perché à 2700m d'altitude avec les montagnes himalayennes comme voisines. Un endroit battu par les vents tout au long de l'année.

Les enfants montent de la vallée pour apprendre l'anglais, pour coudre, pour jardiner. Les malades viennent pour s'y faire soigner. Vient aussi un prince ( jeune homme dans un couvent, attention!! ) qui désire apprendre plein de choses comme les maths, le Français et le Russe, la physique, la religion chrétienne,etc... Monsieur Dean, quant à lui, fait monter tout là-haut une jeune femme du nom de Kanshi, agée de 17 ans qui n'arrête pas de tourner autour de lui. Il désire que les nonnes "sauvent son âme", comme il dit.

Tout ira pour le mieux mais la situation s'agrave quand un bébé meurt sans soins. Les soeurs finiront par remettre leur vie de religieuses en question, dont l'une qui finira plus que mal !!!!

On sent bien que le film a été tourné en studio, que tout est artifice, que la lumière est contrôlée et qu'à 2700m d'altitude, les nonnes et tout ce petit monde est bien peu vêtu. Le rendu de la photo est des plus magnifiques surtout à 13mn et 32mn du début du film. Imaginez: une nonne qui sonne la cloche qui se trouve à l'aplomb de la falaise et la caméra filme en plongée au dessus du vide; c'est deux plans du film qui sont magnifiques et de toute beautée. Oh mais il n'y a pas que ces plans, d'autres aussi sur les visages des personnages qui me font regréter que le film ne soit pas en scope.

C'est Kanshi qui recueille les plus belles images du film. Ces yeux gris sur un teint mat d'Indoux; la caméra est magnifique sur elle. Personnage muet qui tombera amoureux du jeune prince, mais sa raison sociale ne lui laisse aucune chance pour l'approcher.

L'air y ennivre les âmes et exalte la sensualité. Cette manière d'éther trouble les soeurs missionnaires dans l'exécution de leurs tâches, il s'infiltre partout dans le palais de Mopu. On le devine avec le plan où le jeune prince, ayant chaud ( à cette hauteur??? ) se nettoie le front avec un mouchoir très parfumé de Narcisse noir, un parfum venant de Londres. Il ennivre Kanshi qui, les yeux fermés, respire cette douce odeur, mais répulse la soeur qui lui fait un cours de Français. L'air frais alentour de la montagne aura le même effet sur les nonnes. Le personnage de Deborah Kerr se rappellera ses années de jeune femme où elle pensait au mariage avec un beau jeune homme, elle sera du coup attiré par Monsieur Dean tout en contenant son envie, mais une autre nonne sombrera dans la folie la plus totale à cause de cette amourette non-née. Cela donne une scène de suspense, quasiment horrifique...

Dans le rôle du prince beau-gosse qui se la coule douce en se pavanant d'un parfum, se vêtant de manteaux en fourrure, brillant de milles émeraudes, un jeune acteur connu dans d'autres titres de films dont deux les plus connus: Le livre de la jungle (1942) de Zoltan Korda et Le voleur de Bagdad (1946) de, déjà Michael Power, mais co-réalisé par Ludwig Berger et Tim Whelan. Le nom de ce jeune acteur en 1947? Sabu.

Un film à l'histoire toute simple mais que j'adore revoir, ne serait-ce que pour ses images époustouflantes. Ennemis de vertige, ce serait dommage de passer votre chemin à ne pas voir ce film.

Récompenses:

Oscars du décor et de la photographie 1947.

Ma note:

3 étoiles